News Release

Reconnaître un menteur au son de sa voix ?

Peer-Reviewed Publication

CNRS

Image

image: Two types of judgements (certainty, honesty) are based on a single acoustic signature: high pitch that falls at the end of the word, intensity in the middle of the word, and fast speech rate. Above: certainty, below: honesty. view more 

Credit: © Jean-Julien Aucouturier and Louise Goupil, STMS laboratory (CNRS/Ircam/Sorbonne Université/Ministère de la Culture)

Une diction rapide, une intensité forte au milieu du mot, et une hauteur qui descend en fin de mot. Voici la prosodie[1] que vous devrez adopter pour paraître fiable et honnête aux oreilles de vos interlocuteurs. Des scientifiques du laboratoire Sciences et technologies de la musique et du son (CNRS/Ircam/Sorbonne Université/Ministère de la Culture)[2] et du Laboratoire des systèmes perceptifs (CNRS/ENS PSL) ont en effet mené une série d’expériences[3] pour comprendre comment nous décidons, à partir de la voix de notre interlocuteur, si celui-ci est honnête, confiant, ou bien au contraire mensonger ou incertain. Ils ont également montré que cette signature était perçue de la même façon dans plusieurs langues (français, anglais, espagnol), et qu'elle était traitée de façon « automatique » par le cerveau : même quand les participants n'ont pas à juger de la certitude ou de l’honnêteté du locuteur, ce son caractéristique impacte la façon dont ils mémorisent les mots. La prosodie véhiculerait donc des informations sur la valeur de vérité ou de certitude d'une proposition. Les scientifiques tentent aujourd’hui de comprendre la manière dont les locuteurs produisent effectivement ce type de prosodie en fonction de leurs intentions. Ces travaux sont publiés le 8 février dans Nature communications.

###

Des exemples de sons sont disponibles auprès d’Alexiane Agullo : alexiane.agullo@cnrs.fr

Notes :

1 La prosodie correspond à la « mélodie » d’une phrase ou d’un mot : sa hauteur, sa vitesse et son intensité.
2 Jean-Julien Aucouturier travaille aujourd’hui au laboratoire FEMTO-ST (CNRS/Université de Bourgogne-Franche Comté/ENSMM/UTBM), et Louise Goupil à l’University of East London.
3 Les scientifiques ont utilisé des techniques de traitement du signal vocal pour créer un grand nombre de prononciations aléatoires de mots (hauteurs qui montent, qui descendent, etc.) et fait noter à plusieurs groupes de participants si ces mots semblaient avoir été prononcés de façon certaine ou honnête. Le logiciel qu’ils ont développé pour cela, CLEESE, est disponible en open-source : https://forum.ircam.fr/projects/detail/cleese/


Disclaimer: AAAS and EurekAlert! are not responsible for the accuracy of news releases posted to EurekAlert! by contributing institutions or for the use of any information through the EurekAlert system.