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La peinture a tempera sondée à l’échelle moléculaire

Peer-Reviewed Publication

CNRS

Réalisation au laboratoire d’une recette de peinture a tempera du xve siècle.

image: Réalisation au laboratoire d’une recette de peinture a tempera du xve siècle. view more 

Credit: © Agathe Fanost/LAMS/CNRS-Sorbonne Université

Contrairement à la peinture à l’huile qui l’a supplantée à partir du xve siècle, la peinture a tempera1 pratiquée sur panneaux de bois, parois murales ou toiles a été peu étudiée sur le plan physico-chimique. Cette technique picturale en vigueur depuis l’Antiquité est caractérisée par des pigments dispersés dans un mélange d’eau et de liant, le plus souvent du jaune d’œuf. Pour comprendre, à l’échelle moléculaire, les interactions qui gouvernent les propriétés macroscopiques, une équipe du CNRS, de Sorbonne Université et de l’ESPCI2 a reproduit des recettes du xve siècle décrites par le peintre toscan Cennino Cennini, à base de jaune d’œuf et d’un pigment argileux appelé terre verte. Ce mélange a été utilisé à grande échelle dans les œuvres du Moyen-âge, en sous-couche de dorures ou de zones de couleur chair. En mesurant les propriétés d’écoulement et en caractérisant l’organisation moléculaire, l’équipe a montré que c’est la formation d’un réseau entre les protéines du jaune d’œuf, les molécules d’eau et les particules argileuses du pigment qui rend le mélange plus viscoélastique. Grâce à cette synergie entre le jaune d’œuf et le pigment, les propriétés d’étalement et le pouvoir couvrant de la peinture sont augmentés du fait d’une meilleure cohesion interne des pigments en présence du liant.

Cette étude à la frontière de la science des matériaux et de l'histoire de l'art, publiée le 24 novembre 2021 dans la revue Angewandte Chemie, contribue à une meilleure connaissance des matériaux choisis par les peintres, avec en perspective une amélioration de la conservation et de la restauration des œuvres réalisées avec ces techniques. Ce projet a reçu le soutien de l'Observatoire des patrimoines de Sorbonne Université.

1 ou à la détrempe. Voir : www.grandpalais.fr/fr/article/tempera-ou-detrempe

2 du Laboratoire d'archéologie moléculaire et structurale (CNRS/Sorbonne Université), ainsi que des laboratoires Physicochimie des électrolytes et nanosystèmes interfaciaux (CNRS/Sorbonne Université) et Sciences et ingénierie de la matière molle (CNRS/ESPCI/Sorbonne Université).


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